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Se donner naissance

Dernière mise à jour : 23 mars 2023

Donner naissance en conscience... Ce thème m’a questionnée. Avais-je déjà donné la vie en conscience ? Qu’est ce qui était sous-entendu et qu’est-ce que la conscience ?




Il y a presque (déjà ?) treize ans, quand notre fille aînée est née, nous pensions l'accueillir en conscience. Conscience de ses futures besoins, du fait que nous allions devenir parents avant tout. Nous avions 23 ans, déjà un « vieux » couple, nous avions une idée très claire de la vie que nous allions mener. Mais quelle inconscience ! Lilou, 47 cm et quelques heures a fait voler en éclats toutes nos idées préconçues ! C’est avec un corps défoncé (césarienne) et un bébé aux besoins intenses que nous avons dû tout revoir depuis zéro. Notre petit centre du monde nous a fait prendre conscience qu’il existe une vie loin de la norme, plus « consciente », celle de la bienveillance et de l’alternatif.



Moins de deux ans plus tard, nous nous sentions prêts à retenter l’aventure et à donner naissance à nouveau. Plateau technique et naissance physio en prévision, le maternage proximal1 n’avait plus de secret pour nous. Alwen est née sans difficulté mais une fois de plus, quelle inconscience, quel chamboulement que cette petite fille si différente, si intense aussi... Quand la grande, si petite encore ne décolérait pas, elle ne se décollait pas de moi. Remise à niveau des compteurs, de quoi n’avions-nous pas été conscients ?



La vie file et défile, le temps passe et ça me dépasse... Quelle inconscience deux enfants si rapprochés ! Et voilà que 3 ans après un petit bout pointe son nez sans qu’on l’ait invité. On change de niveau, on ne m’y reprendra pas, celui-là, c’est à la maison qu’il naîtra. Cette fois-ci j’ai réalisé que j’étais seule à mettre au monde et que le papa ne serait pas acteur de cette naissance. J’ai décidé que je laisserais mon bébé arriver seul et que je serais juste là pour l’accompagner. Une sage-femme était prévue mais elle est arrivée en retard et c’était parfait. Isaïa est né coiffé en une seule poussée réflexe après seulement 4 heures d’un « travail » où je l’ai accompagné, sentant les vagues monter et descendre dans mon corps. J’étais la MÈRe... Quand notre fils est né, mes amies m’ont demandé de faire un récit de naissance. Mais comment mettre des mots sur ce qui se vit à ce moment-là ? Que dire ? Que je savais qu’il allait naître dans la nuit alors que je n’avais aucun signe physique qui le montrait ? Que j’ai senti la progression de mon bébé ? Que oui ça fait un mal de chien, que ça brûle, que j’ai cru mourir, que j’ai hurlé « plus jamais !!! ». Que je me suis vue partir, là, au bord de mon lit, les pieds sur Terre, la tête dans les Étoiles et le cœur ouvert, j’ai ressenti quelque chose qu’il n’est pas possible de décrire. Un mélange de souffrance physique et de... puissance oui ! Je me suis sentie forte et vulnérable comme jamais. Je n’ai pas intellectualisé la sage-femme absente, mon mari en panique. J’ai débranché et j’ai laissé mon corps faire. Je savais mettre ce bébé au monde seule, comme si je l’avais déjà fait encore et encore. Il est né, et, quel bonheur, quelle sensation physique intense et étrange que de sentir son bébé, le sentir vraiment passer, pouvoir le visualiser ou presque. Il est né, je l’ai attrapé, je me suis couchée. Rien d’extraordinaire. J’avais donné naissance seule, ce qui a paru un exploit à notre entourage, mais non, c’était comme faire l’amour, simple, instinctif et naturel avant tout.



Néanmoins, malgré cette force que j’avais « touchée » du doigt, trois enfants en cinq ans, un mari tout le temps au travail et pas un rond quand même, c’était de l’inconscience. Le burn out maternel a été mon copain pendant quelque temps. Puis le temps est passé, nous avons acheté une maison qui nous a appelés, là encore, notre conscience s’est ouverte sur un autre plan, spirituel cette fois-ci. J’ai commencé à voir la Terre autrement que comme un bout de caillou à protéger. J’ai senti qu’une petite âme m’appelait mais j’avais encore du mal à mettre des mots sur mes ressentis. Je savais que je devais donner naissance dans cette maison et sans prévoir de sage-femme cette fois-ci.



Ce bébé, c’est Noé. Sa naissance est arrivée sans prévenir même si ça contractait depuis une semaine quand même. Sur une contraction forte qui m’a fait dire « ah enfin ! », il a fallu virer des potes ! Cette fois-ci, j’ai eu peur, ça allait trop vite, je suis entrée en phase de désespérance dès la première contraction... La puissance de cette naissance, la violence devrais-je dire m’ont fait sortir de mon corps sans que je sache ce que ça signifiait à ce moment-là. Quelques flashs restent « pense ouverture, dis oui, laisse-le venir », mon mari qui me dit qu’il arrive (nos amis viennent de partir !), qui me sort du bain (m’a-t-il portée ?) et ce cri rauque, qui sort d’où ? Je ne sais pas. Et mon bébé qui fait son chemin, j’ai les pieds sur Terre (je les vois mais je ne les sens pas) mais où est ma tête ? Mon cœur implose, comment peut-on aimer autant ? Encore et encore ? J’ai l’impression d’être le tout, le monde, d’être ici et partout à la fois. Tellement puissante et tellement impuissante. Cette puissance de compréhension si furtive du grand TOUT et cette impuissance à ne pouvoir faire autre chose que de vivre ici et maintenant ce que j’ai à vivre, donner naissance.


Noé a maintenant trois ans et toutes les croyances que j’avais se sont écroulées. Je n’ai jamais eu autant conscience depuis que j’ai conscience que je ne sais rien, que je ne suis qu’une poussière dans l’univers. Forte de mes nouvelles convictions qui me feraient passer pour une folle dans ma famille d’athées, je sens qu’un jour, une autre petite âme viendra s’inviter dans notre famille. À ce moment-là, mon champ de conscience sera encore différent.



4 enfants, 4 naissances,


4 consciences tellement différentes...


mais je ne sais toujours pas ce que c’est que donner naissance en conscience,


le saurais-je un jour ?




Malou Moon (nom donné par mes enfants, " maman, tu es la lune !")




1Avec beaucoup de proximité avec son bébé grâce à l’allaitement, le portage, le cododo…



cet article a été écrit en 2018 .

Depuis j'ai enfanté une nouvelle et dernière fois d'une petite puce, de manière libre et autonome, Moana est née juste entre son papa et moi, dans la puissance de l'enfantement en conscience. J'étais entourée d'esprits bienveillant et c'était magique


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